Maman si tu voyais ma vie…
* Son caractère~
Ai n’est pas le genre de personne que l’on peut estimer avoir cerné dès la première rencontre. A dire vrai, il ne doit pas exister grand monde pouvant prétendre connaître chaque aspect de sa personnalité.
Tout d’abord, Ai est une jeune femme douce et prévenante, à l’écoute de ses patients. Souvent, elle cherche même à les pousser à se confier, lorsqu’elle sent que quelque chose ne va pas bien, et cela encore plus lorsque le concerné est de sexe féminin. Une sorte de revanche sur son propre passé, quand elle-même était incapable de se confier, retenue par sa propre fierté qui lui interdisait de se confier aux autres.
Cette fierté, elle ne la laisse pas souvent prendre le dessus sur ses sentiments, mais lorsque cela arrive, le caractère calme et sympathique de l’infirmière cède sa place à un côté particulièrement violent, acerbe et méprisant. Elle ne se laisse clairement pas marcher sur les pieds dans ses moments là, mais fort heureusement, elle se calme généralement aussi rapidement qu’elle s’est énervée.
Bien qu’elle s’occupe de tous les élèves avec la même patience et la même attention, il faut bien admettre qu’il existe un certain critère qui déstabilise beaucoup la jeune femme : lorsque les jeunes garçons dont elle a la charge se révèlent être plus grand qu’elle, ce qui, soyons réalistes arrive plutôt souvent compte tenu de la petite taille de la demoiselle. Dans ses moments là, ses gestes deviennent moins assurés, sa voix se met à trembler, en bref, elle perd ses moyens. La raison de ce malaise vient de son adolescence et de sa relation houleuse avec son beau père qui la terrifiait.
Enfin, il est à noter que Ai est victime de quelques tocs. Rien de bien grave, mais disons qu’un rien peut la perturber : un objet pas placé à l’endroit qui lui est approprié dans son esprit, ou pas dans le bon sens, et cela suffit à la perturber au point qu’elle est presque incapable de détourner son attention avant d’avoir régler ce qui est à ses yeux un problème. Ces manies sont appuyés par un côté superstitieux hérité de sa mère, qui croyait beaucoup aux esprits et aux tours qu’ils jouaient aux humains.
* Son physique~
Ai est loin d’être une jeune femme très grande. Du haut de son mètre 62, pas mal de personnes la dépassent en taille, chose qui, bien qu’elle ne complexe pas sur sa taille, a souvent tendance à la mettre mal à l’aise, bien qu’elle fasse en sorte de le cacher. Loin d’être épaisse également, Ai n’est pas vraiment tailler pour les efforts physiques, même si elle n’ignore pas les effets d’une bonne petite marche à pied de temps à autre.
Sans être particulièrement une maniaque de l’apparence, l’infirmière aime prendre soin d’elle, coiffant soigneusement sa longue chevelure blonde qu’elle attache le plus souvent en queue de cheval, ou maquillant très légèrement ses grands yeux verts. Enfin, il faut bien avouer que dans tous les cas, son métier lui demande de toute manière d’être irréprochable d’un point de vue sanitaire, aussi jamais vous ne la verrez portant une tenue sale ou négligée. En effet elle prévoit toujours ce genre de problème avec un coup d’avance, gardant de quoi se changer à portée de main.
Si en service elle porte toujours une simple et classique blouse blanche, lorsqu’elle ne travaille pas, elle a plus tendance à s’orienter soit vers des couleurs pastel, soit vers des couleurs vraiment sombre, même si sa couleur favorite reste le bleu nuit.
* Son histoire~
Née à Kurume, dans la préfecture de Fukuoka, Ai Sherry Sewa est la fille unique d'Ichirō Sewa, représentant d'une célèbre société de construction automobile nippone et de sa femme Sakura, infirmière travaillant dans l'hôpital de la ville. Ses parents exerçant tous deux des professions qui les forçaient à rester loin du domicile, la petite Ai passa ses premières années seule, sous la tutelle d'une nourrice.
Lorsque l'enfant atteint sa cinquième année, Sakura était parvenue à adapter davantage ses horaires de travail à une vie dite normale, aussi disposait-elle davantage de temps à consacrer à sa fille unique, cependant, l'emploi du temps n'était pas parfait, et Ai rejoignait souvent sa mère à l'hôpital après les cours. Entre ces murs, la blondinette pouvait contempler le quotidien de sa génitrice, et trouvait même parfois à se rendre utile, soit en aidant dans des tâches s'apparentant aux corvées ménagères, ce qui permettait d'alléger le travail des soigneuses, soit en réconfortant les jeunes ou moins jeunes patients qui arrivaient aux urgences ou occupaient les chambres de soins, leur apportant distractions pour trouver le temps moins long. C'est en côtoyant ainsi sa mère qu'elle découvrit sa vocation : aujourd'hui elle ne pouvait qu'aider de loin à préserver des vies, demain, elle mettrait elle-même la main à la patte et deviendrait une héroïne comme sa maman adorée.
Pour atteindre son objectif, la jeune Ai se donnait au maximum dans ses travaux scolaires, mais également à la maison, pour aider sa mère à garder un domicile accueillant pour les retours ponctuels d'Ichirō, souvent absent pour des voyages d'affaires. En effet, l'homme était de ceux très pris par leur emploi, mais néanmoins, dès que l'occasion se présentait, il choisissait de rester pour s'occuper de sa femme et de sa petite fille chérie. Tous les deux week-end -fréquence de retour du chef de famille-, c'était un peu jour de fête chez les Sewa. Et même si elle ne le comprenait pas toujours, Ai adorait son père et se réjouissait toujours d'avance de ses retour à la maison.
Mais un vendredi, la petite blonde fut prévenue par son école que son père ne viendrait pas la chercher, comme à son habitude, à la sortir des cours -ce qui était alors comme un rituel. Un peu attristé, l'enfant laissa la mère d'une de ses amies la ramener à la maison, où elle découvrit Sakura assise dans le salon, les yeux rouges. Celle-ci, voyant sa fille rentrer, eut un léger sourire en se penchant vers la petite pour la serrer contre son cœur, ses doigts tremblants caressant maladroitement ses cheveux dorés. Innocemment, Ai, âgée de sept années, interrogea : "Pourquoi Papa n'est pas venu me chercher ?". Sakura, sentant sa gorge se serrer, étreint un peu plus fort la naïve contre elle, lui cachant son visage sur lequel les larmes se remettaient à tracer des sentiers, respirant lourdement pour ne pas craquer, avant de murmurer à l'oreille de sa fille : "Papa ne rentrera pas ma chérie, pas ce soir", mentit-elle. "Il travaille encore ?" Sakura hocha seulement la tête. "J'aime pas le chef de Papa !" bougonna l'enfant, rendant un semblant de sourire à l'infirmière.
Ichirō ne revint jamais, mais Ai ne désesperait pas. Sa mère, consciente de ce fait, ne cessait de simuler la présence de l'homme de famille dans ses paroles, disant à sa fille : "Papa sera fier de toi." Ou au contraire "Papa sera fâché s'il voit ça, selon les circonstances, et l'enfant, désireuse de rendre son père heureux et empli de fierté ne cessait de donner le meilleur d'elle-même. A la longue, la place du père n'était comblée plus que par les mots et les photos qui dormaient dans le salon, avant qu'un autre homme ne vienne l'occuper.
En effet, un soir, Sakura rentra accompagnée d'un homme qu'elle présenta à sa fille comme un collègue de travail. L'adulte était physiquement aux antipodes d'Ichirō : Là où celui-ci arborait une fine toison blonde, l'homme possédait une chevelure d'un noir de jais, de même que ses pupilles d'encre alors que celles du père étaient d'un doux turquoise. En enfant bien élevée, Ai accueillit le nouvel arrivant avec un grand sourire, malgré une boule qui lui tiraillait les entrailles sans qu'elle ne comprenne pourquoi. Kōichirō car tel était le nom de l'homme, passa la soirée avec les deux femmes Sewa. Il n'avait pas encore quitter le domicile quand la petite blonde alla se coucher, et il était déjà là lorsqu'elle se réveilla le lendemain. Petit à petit, il sembla de plus en plus s'installer dans la demeure familiale, sous le regard dubitatif de l'enfant, qui finit même par presque agresser Kōichirō en le voyant sortir un matin de la chambre conjugale : "Hey ! Mais t'as dormi à la place de Papa toi ! T'as pas le droit !", ce à quoi l'homme répondit d'un air moqueur: "Mais ton papa n'a plus sa place ici !", faisant apparaître l'effarement sur le visage d'Ai qui, naïve, venait de comprendre qu'Ichirō ne reviendrait jamais et que Kōichirō le remplaçait aujourd'hui. Elle venait d'avoir dix ans.
Finalement, la vie reprit son cours normal chez les Sewa. Ai donnait son maximum dans ses études et, lorsqu'elle rentrait, se pliait encore en quatre pour débarrasser sa mère des tâches ménagères. En effet, cette dernière, ainsi que son nouveau compagnon, rentraient souvent sur les coups de 21H, parfois plus tard encore, et il semblait donc naturel à la jeune fille maintenant qu'après une dure journée de labeur, ils n'aient plus à s'affairer à la maison.
Néanmoins, la blonde ne s’entendait clairement pas avec son beau-père, et celui-ci se faisait un plaisir de lui rendre la vie dure en contre partie, si bien que jour après jour, Ai feignait d’aller le mieux du monde, ne laissant rien transparaitre face à ses amis, mais surtout face à sa mère, qu’elle ne voulait pas inquiéter, même si, à l’intérieur, tout son être ne souhaiter qu’hurler de douleur. Tout en elle pleurait et, bien qu’elle sache dresser une façade pour cacher sa peine aux autres, ses notes finir par trahir tout doucement. En effet, la bonne élève qu’elle était voyait lentement sa moyenne chuter vers des profondeurs abyssales, si bien que certains professeurs commencèrent à l’interroger, mais Ai refusait catégoriquement de se confier. Trop fière sûrement, elle rejetait toute forme d’aide de la part des personnes qu’elle connaissait, comme si elle considérait qu’aucun d’entre eux ne pouvait la sortir de son abîme.
Pourtant, un jour, une lueur vint la tirer des ténèbres dans lesquelles elle s’enfonçait, lui apportant l’espoir de se ressaisir. Cet espoir, il lui vint d’un camarade de classe, camarade que, paradoxalement, la blonde avait quelques difficultés à encadrer, pour une raison pourtant bien stupide : le jeune homme, prénommé Daisuke, était un surdoué et avait eu le privilège de passer plusieurs classes, ce que la demoiselle prenait pour un pistonnage. Le garçon, loin d’être conscient du dédain qu’il inspirait à son ainée, lui vint en aide alors qu’elle pestait son incompréhension face à ses équations de physique. Certes, il était loin d’être le meilleur des pédagogues, mais ses explications étaient suffisamment claires et précises pour permettre à Ai de renouer avec les matières scientifiques et de passer l’examen qui lui ouvrit la porte vers son rêve de toujours : la médecine. Pour cette simple raison, et malgré le fait qu’elle ne l’admettra jamais à cause de sa fierté mal placée, elle lui en sera toujours reconnaissante.
Bien qu’elle l’ait côtoyé dès sa plus tendre enfance, le domaine du soin et de l’aide au patient donna pas mal de fil à retordre à la blonde, mais bien qu’elle n’ait plus l’aide de Daisuke à cette époque, elle pouvait néanmoins compter sur ses camarades, notamment un jeune homme, Tsukimori Kousuke, avec qui elle eut une relation. Malheureusement celle-ci ne dura pas. En effet, aujourd’hui encore, Ai est encore sujet à des cauchemars liés au harcèlement moral de son beau père, et Kousuke, quelque peu lassé, s’était laissé séduire par une autre fille de leur école de médecine, abandonnant Ai à ses frayeurs nocturnes. Heureusement la jeune femme avait d’autres soutiens, et, malgré les difficultés, elle parvient à décrocher son diplôme.
Enfin… Avoir un diplôme, c’est bien. Avoir un travail s’y rapportant, c’est encore mieux, Après avoir multiplié les petits boulots afin de financer ses études, Ai chercha un emploi d’aide soignante ou d’infirmière et finit par le trouver, dans une académie de Fukuoka, la Neko Academy. Prenant ses marques peu à peu, la jeune infirmière s’occupe de chaque élève passant la porte de son infirmerie avec patience et minutie.
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Loisirs :
Durant son temps libre, Ai apprécie lire un bon livre, plus particulièrement les romans policiers dont elle raffole. Et bien que les thés dansants, les bals et autres boites de nuit ne soient pas sont fort, elle n’est pas du genre à rechigner à écouter de la musique, même si elle préfère le classique, plus calme, au moderne, bien plus violent. Elle possède d’ailleurs un petit poste de radio dans l’infirmerie, lequel diffuse une faible musique en fond sonore.
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Autre :
Même si son prénom s’écrivait à l’origine avec le kanji 愛 (ai, amour), depuis sa majorité, la jeune femme a choisi de modifier l’écriture vers le kanji 哀 (ai, tristesse). D’ailleurs, lorsqu’elle se présente, elle se contente de "Sherry Sewa", ne révélant son premier prénom qu’aux gens en qui elle peut faire confiance (ou ses employeurs).